"L'Auvergne est un grand plateau de tournage." Ce n'est pas RADIO CINEMANIA qui a inventé cette heureuse formule, et je le regrette. Quoi qu'il en soit, elle est vérifiée par la production cinématographique française ce mois-ci encore. Le site de la Commission du film en Auvergne, chargée de faciliter la venue et le travail des équipes de cinéma, vous en donne quelques nouvelles : http://www.clermont-filmfest.com/index.php?m=90
Après la somptueuse Princesse de Montpensier de l'intelligent Bertrand TAVERNIER, voilà donc Magma, second long-métrage de Pierre VINOUR, sorti le 17 novembre et tourné dans la capitale et les montagnes puy-dômoises : enneigées, brumeuses, gelées, glaciales, elles répondent au voeu du réalisateur pour revêtir le film d'un air nordique. Dans l'imaginaire cinéphile au moins, oui, les tourbières et plateaux peuvent prendre un aspect islandais. Les acteurs ne sont pas mal, de Medhi Nebbou et Natacha Régnier, à Arly Jover ou Aurélien Recoing. La musique signée des cordes de Zone libre accompagne sans heurts l'image et le traitement recherché du son.
Malheureusement, le spectateur se décroche la mâchoire à bâiller devant cette interminable (1h38 au chrono, mais on la sent passer...) affaire à tiroirs, qui se veut un suspens sur fond psychologique. Je suis presque sûre qu'en grattant un peu, on trouverait là un substrat tragique, puisque les thèmes de la culpabilité et du passé comme "ravissement" de la conscience et entrave à la rencontre de soi-même concluent lourdement Magma. Le problème, c'est qu'une histoire sinueuse comble le public lorsqu'elle vise à l'étonner, l'émouvoir, le charmer, le happer... En l'occurrence, on a grand hâte que la fin arrive, dans cette atmosphère qui joue la carte de la froideur et de la grisaille à la façon de Haneke, référence dont Pierre Vinour ne se réclame pourtant pas. Pour finir, les éminents rédacteurs du dictionnaire Larousse définissent, au sens métaphorique, le magma comme un "mélange confus, inextricable de choses abstraites"... Choisir ce terme pour titre n'est-il pas un risque inconsidéré, même s'il a sans doute l'avantage de ne pas exiger de traduction dans certains pays ?
De retour à Clermont-Ferrand pour honorer le soutien des collectivités locales, le cinéaste a été interviewé la semaine passée dans l'émission CINEMANIA, et il vous suffira de demander le fichier en laissant un commentaire pour en savoir davantage. Le sujet vous sera alors gracieusement envoyé par RADIO CINEMANIA.
RADIO ARVERNE 100.2/89.8 http://www.radioarverne.com/
* Pour voir le film jusqu'au 30 novembre, c'est au cinéma LE RIO à Clermont-Ferrand : http://www.cinemalerio.com/ - A visiter : http://www.pierrevinour.com/site/?page_id=21 *
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