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13 novembre 2011

Merde à l'or ou le retour d'un boomerang

STUPEUR ! Alain DELON ne tourne à peu près plus, et je viens de le voir, là, il y a une minute, dans un nouveau film. Assez arty, le film : intérieur design, simplicité, peu de texte. Tenue sobre, couleurs et lumière froides, un peu à la Melville. Pas de temps mort, pas de baisse de rythme, on va droit au but dans un style chic et moderne... Le problème, c'est pourtant la durée : 21 secondes.


Oui, 21 secondes ; mais vous vous attendiez à quoi, pour un spot publicitaire ? Car c'est bien pour aider à vendre des lunettes que la star Delon est revenue devant une caméra, celle de Patrice Leconte en l'occurrence. Si vous ne me croyez pas, regardez-y de près, avec ou sans lorgnettes : http://www.wat.tv/video/campagne-krys-alain-delon-4f5hp_2v421_.html






Et le hasard étant ce qu'il est, j'avais visionné quelques heures plus tôt le dvd de Comme un boomerang, signé José GIOVANNI en 1975. Le tandem DELON-GIOVANNI s'y reforme après le succès public du Gitan. Film de genre tout au service de la vedette centrale qui en est co-scénariste et producteur avec son ami Danon, on y voit Carla GRAVINA en épouse compréhensive, Dora DOLL, pas du tout gâtée en deux scènes hystériques, ou le rassurant Charles VANEL dans le rôle stéréotypé du grand avocat. On regrettera que Giovanni sous-emploie tristement la superbe Suzanne FLON en mère Courage, donne royalement une scène à l'Allemand Reinhard Kolldehoff (crédité "René"), pourtant passé par Les Damnés de VISCONTI, ou expédie façon Grand-Guignol les horlogers glauques incarnés par deux bêtes de scène, Monique CHAUMETTE et Jacques RISPAL.



Giovanni a du mal à couper ses plans, il ne recule pas devant un ralenti mélodramatique ou laisse d'interminables tirades cornéliennes dans la bouche d'un Delon qui joue déjà L'homme pressé, pourtant sorti après. Mais la musique de Georges DELERUE relève le plat, la photo de Pierre-William GLENN n'est pas mal et quelques obsessions de Giovanni remontent à la surface : le risque de la guillotine, l'absolu du dévouement paternel, l'impossibilité d'effacer totalement la tache du passé... Le cinéaste en parle du reste dans un entretien "bonus" où il dit avoir sans doute signé en 2000 son dernier film avec Mon père, film pas fameux inspiré de la jeunesse de l'auteur. L'histoire en est pourtant émouvante et Bruno CREMER comme Rufus s'y montrent bien sûr impériaux. A noter que Bertrand TAVERNIER a collaboré à son écriture.
Enfin, Comme un boomerang mérite quelque attention parce qu'on y voit débuter, ou à peu près, Pierre et Laurent MALET en jumeaux (évidemment...) têtes-à-claques, maternés par une très furtive (dix secondes à l'écran, en gros) Louisa COLPEYN, plus connue aujourd'hui pour être la mère de Patrick MODIANO que pour ses interprétations... La cavale finale, rythmée par les flashs quasi-mythiques de Jacques PAOLI et suivie par l'hélicoptère de RTL, ne manque pas d'attrait. Et, surtout, le jeune Louis JULIEN fait bien l'affaire dans le rôle du fils de Delon, un fils qui tire sur un policier sous l'emprise de la drogue. - Décidément, la vie imite parfois plus ou moins l'art dans les meilleures familles.- Cet acteur juvénile constituait une heureuse trouvaille de casting, car sa filiation supposée fonctionne parfaitement et il ne tient pas mal la barre dans ses scènes. Internet et son site personnel apprennent qu'après quelques tournages, c'est à la peinture qu'il s'est essentiellement consacré : http://louis-julien.com/main.html

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