Première visite ?

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15 mars 2010

Nanar Palace

Tiens, on va rire un peu à l'occasion d'une récente diffusion télévisée d'un film oublié...


Quelle production réunit sur un plateau (de novembre à décembre 1976) des comédiens aussi intéressants que FRANCOISE FABIAN, MAURICE RONET, KLAUS KINSKI, François Perrot, André Falcon, Roland Bertin ou le jeune Pascal Greggory? Vous salivez déjà, et battez des mains en apprenant que la musique du film est due à GAINSBOURG (arrangements de Jean-Pierre Sabar) ou que l'oeuvre qui inspira l'affaire est signée, non pas de Françoise Sagan, mais de quelqu'un de sa famille : son frère chéri, Jacques Quoirez.


Allez, vous n'y tenez plus, et cherchez la réponse. Mais oui, JUST JAECKIN est à la mise en scène - très intermittente - trois ans après le triomphe d'Emmanuelle... et il aggrave son cas! Que le réalisateur né à Vichy en 1940 se lance dans le cinéma érotique à la française n'est pas indigne en soi, mais là... On reste stupéfait de la disparité entre l'élégance de Madame, très belle Françoise Fabian sortie de chez Maud depuis sept ans, et l'incommensurable niaiserie de ce qui se dit et se fait dans ce luxueux pince-fesses. Une poignée de jeunes personnes pas frileuses complète le tableau, Murray Head dont on n'aura jamais compris l'intérêt d'en faire un acteur joue très mal le maquereau mondain et grattouille sa guitare sans comprendre grand chose, il y a des Américains comploteurs (décoratifs et libidineux) et une brochette de flicaillons indiscrets, grivois et épais à souhait. N'oublions pas la panouille dorée de Maurice Ronet, qu'on sait souvent plus intéressé par les conditions que par le scénario, et quel gâchis!


Bref, le tout est filmé avec trois filtres sur l'objectif dans quelques intérieurs cossus (hôtel Régina au Louvre ou meubles design) et costumé par Guy Laroche, Renoma ou Renata. Le budget cossu remercie même au générique de fin ses mécènes : Leica pour les photos du maître-chanteur et une marque de whisky! On voyage entre les continents et les fantasmes à deux sous, et on prononce les plus lourdes âneries avec des airs de scander du Corneille. Quand j'aurais ajouté qu'il se dit que Jacques Quoirez faisait des "essayages" (quelle délicatesse!) pour le compte de la fameuse proxénète, ce qui est mis en scène par le film, vous aurez saisi tout l'intérêt de cette oeuvrette que le temps a rendue presque comique.

Et si vous vous demandez pourquoi je l'ai regardée, c'est que je ne l'avais jamais vue et que je ne peux pas résister à un beau générique des années 70!
Au fait, il y eut une suite en 1981, Madame Claude 2 avec Alexandra Stewart et Bernard Fresson. Sans doute encore de la pellicule gâchée...
Pour plus de détails, la fiche de la BIFI : http://cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=49300

A déguster aussi : une chanson de film par Jane Birkin Yesterday yes a day, à écouter sur http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/jane%20birkin


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